L'intensification des usages anthropiques de ressources naturelles côtières pose le problème de la surexploitation et la dégradation des ressources naturelles, de la génération d'externalités se traduisant par des manques-à-gagner et des conflits sociaux et, in fine, des problèmes de durabilité.

Dans ce contexte, cette thèse a pour objectif de construire un cadre méthodologique d'analyse économique au service des processus de gestion intégrée des zones côtières (GIZC) en s'appuyant sur la prospective économico-environnementale. Celle-ci peut être considérée comme un moyen de structurer et d'analyser la connaissance scientifique au service de la société dans l'objectif de prévoir les futurs possibles à partir des observations du présent et du passé en s'appuyant sur des modèles contrastés, consensuels et opérationnels. Pour cela, les relations entre les activités anthropiques et leurs impacts environnementaux seront représentés comme un système à partir duquel seront analysées les relations complexes entre usages, dynamiques environnementales et modes de gouvernance. Un des objectifs de l'utilisation de méthodes prospectives est infléchir les dynamiques futures des systèmes socio-écologiques pour les diriger ensuite vers des schémas de développement durable.

Le site d'étude sera l'estuaire de la Seine du fait de l'importance des interactions homme / nature dans cet interfaçage terre / mer fortement modifié dans sa morphologie initiale.

Le travail de prospective proposé s'appuiera sur trois piliers principaux :

(1) Caractérisation économique et écologique des zones côtières à l'aide de méthodes de "comptabilité économique régionale verte" et de la construction d'indicateurs de développement durable pertinents. Il s'agira de décrire un système économique au travers de méthodes issues de la comptabilité nationale. Les comptes satellites et la méthode NAMEA (National Accounts Matrix including Environmental Accounts) seront privilégiés.

(2) Modélisation : sur base de la description des systèmes économiques et environnementaux décrits préalablement, la deuxième partie du travail consistera à formaliser et paramétrer aussi finement que possible les relations entre composantes économiques des systèmes analysés et leurs impacts sur l'environnement. Cette démarche permet de modéliser et d’explorer toute modification du système à l'origine de variations économiques ou de modifications environnementales. Ces relations seront modélisées par la méthode input-output (I-O).

(3) Simulation de scénarios de gestion : la troisième partie du projet concerne la démarche de prospective proprement dite sur la base de méthodes de simulation de scenarii de gestion. Il s'agit d'explorer, sur base des modèles construits dans la partie précédente, les différents futurs plausibles compte tenu de la dynamique des systèmes étudiés et selon les modes de gestion envisageables. L'analyse économique permettra d'évaluer chaque schéma de gestion en termes d’efficacité, de coûts de mise en œuvre et de bénéfices associés.