En zone sahélienne aride ou semi-aride, la saison des pluies est courte alors que la saison sèche est longue et rude. La période de productivité des champs est dès lors très réduite. Les paysans mettent une très grande partie de leur production en réserve pour juguler la longue sécheresse. Le stockage est un passage obligé pour éviter la pénurie alimentaire, au niveau des petits producteurs, comme des industriels ou des ONG. Pendant ce stockage, les insectes s’attaquent aux grains. Si aucune protection n’est faite, après 7 mois de stockage, tous les grains sont transformés en poussière. Les méthodes utilisées pour limiter les pertes dans les stocks sont globalement l’utilisation d’insecticides chimiques qui peuvent induire une intoxication chronique des consommateurs et ont un impact négatif sur l’environnement. L’utilisation des huiles essentielles de plantes aromatiques ou condimentaires consommées par l’homme pourrait être une voie alternative de protection des stocks. Pour cela, il faut connaître la diversité des ravageurs présents, la diversité de leurs prédateurs et parasitoïdes ainsi que les méthodes traditionnelles locales.   Le projet vise à aider les populations locales à utiliser les ressources offertes par leur propre biodiversité pour résoudre leurs problème de stockage de denrées. L’objectif du projet est d’optimiser ces méthodes et de leur donner une base scientifique permettant une meilleure compréhension de leur mode d’action. L’objectif pratique est de rechercher les méthodes alternatives de lutte ne portant pas préjudice à la santé ni à l’environnement et respectant les auxiliaires. Les paysans seront impliqués dans la production des huiles. La réduction de la perte dans les stocks ainsi que la vente des huiles essentielles produites par la collectivité locale contribueront directement à la réduction de la pauvreté. Par ailleurs, l’équipe et le laboratoire camerounais bénéficieront d’un apport en équipement, d’un accès à la documentation et de l’expertise belge.