Contexte:
D’un point de vue méthodologique, l’histoire des gènes et des espèces se dissocie de plus en plus selon un gradient taxonomique décroissant, en raison des processus tels que l’hybridation et la rétention de polymorphismes ancestraux. C’est pourquoi la phylogénie à bas niveau taxonomique est actuellement l’un des problèmes les plus aigus de la biologie systématique. La génétique des populations apparaît comme un outil relais pour comprendre les processus évolutifs à ce niveau taxonomique. Le genre Salicornia (Chénopodiacées) constitue un bon modèle pour explorer des phénomènes évolutifs variés. En effet, il s’agit d’un groupe taxonomique complexe, pour lequel des événements de polyploïdisation et d’hybridation ont été démontrés.

But général:
C’est dans ce contexte que nous envisageons de revisiter et de tester, grâce à une approche multidisciplinaire alliant la systématique morphologique, la cytotaxonomie, la phylogénie moléculaire et la génétique des populations, une série d’hypothèses taxonomiques, phytogéographiques et évolutives dans le genre Salicornia.

Objectifs:
Par une approche phylogéographique, nous testerons les scénarios de colonisation des milieux côtiers et continentaux par deux complexes taxonomiques:
 - le groupe de S. emerici, à répartition méditerranéenne avec quelques rares populations atlantiques et lorraines isolées (S. emerici var. vicensis), ces dernières constituant peut-être une lignée évolutive séparée du reste des populations;
 - le groupe de S. europaea, à très large répartition atlantique mais très rare ou absent sur le littoral méditerranéen, et qui correspond vraisemblablement à un ensemble d’espèces plus ou moins cryptiques (e.a. S. obscura) potentiellement vicariantes.
L’analyse sera basée sur des marqueurs chloroplastiques (PCR-RFLP) et nucléaires (séquences d’introns ou SCARs).