Ces dernières années, les sciences de la nature ont contribué à relancer une série de questions fondamentales relatives à notre représentation du monde, de la vie et de l'homme. Toutes ces questions jointes à d'autres relatives à la nature de la pensée et à ses relations avec le substrat neuro-hormonal, ont donné lieu à une abondante littérature produite souvent par des scientifiques de haut-niveau (cfr Changeux et alii). Par ailleurs, dans le monde philosophique on a assisté depuis longtemps à un rejet d'une philosophie de la nature qui a été presque totalement évincée par la philosophie des sciences ou par un commentaire plus ou moins vulgarisé des théories physiques ou biologiques. Or, une approche philosophique de la nature prise en totalité s'impose aujourd'hui pour éviter une fragmentation des savoirs et pour repenser la place de l'homme dans le Cosmos. La prise de conscience écologique - effet de serre, stockage des déchets irradiants, protection de la biodiversité, « stress hydrique », etc. - montre, par ailleurs, que l'adoption d'une représentation du monde et de l'homme unilatéralement dominée par les seules sciences de la nature peut conduire à une série d'apories sociales, économiques ou culturelles.