Les champignons sont utilisés de manière empirique dans la médecine et la pharmacopée traditionnelle orientale et ce depuis plus de trois mille ans, pour la prévention et le traitement d’une large gamme de maladies. La compilation « Icons of medicinal fungi from China » recensent 272 espèces de champignons ayant des vertus médicinales. Le Ganoderma lucidum, connu sous les noms vernaculaires de “lingzhi” en Chine et de  “reishi” au Japon est probablement le plus utilisé et fut le sujet de nombreux mythes dont l’origine remonte pour certains à 220 A.D. L’intérêt pour les médecines traditionnelles et plus particulièrement pour les champignons médicinaux orientaux est grandissant partout dans le monde, y compris dans les pays occidentaux. Toutefois, 2 systèmes avec des approches totalement différentes se trouvent confrontés en Orient et Occident: d’une part un système traditionnel basé sur un ensemble de molécules non caractérisées dérivant d’un organisme entier, complexe, lui-même peu ou pas caractérisée, difficilement standardisable ou reproductible, et d’autre part un système basé très généralement sur une molécule unique scientifiquement validée et produite dans un environnement sous contrôle de qualité avec une garantie de reproductibilité. De nombreuses recherches scientifiques sont donc entreprises pour isoler et déterminer les composés actifs de ces champignons. Toutefois, ces recherches sont confrontées à un déficit évident de standardisation et de validation scientifique des organismes impliqués (confusion des espèces) et de leurs actions spécifiques (différence entre le mythe et la réalité). Le manque de standardisation du matériel biologique de base utilisé dans la pharmacopée traditionnelle orientale – c-a-d principalement un cadre systématique, taxonomique et nomenclatural cohérent – est un frein au développement d'un système offrant toutes les garanties de reproductibilité et de sécurité. Une validation scientifique des organismes passant par un système taxonomique cohérent est nécessaire pour assurer une standardisation minimale des organismes utilisés permettant une comparaison et des analyses critiques des études scientifiques.