Les feux de brousse, d’origine essentiellement anthropique sont des phénomènes anciens dont la présence remonterait au Néolithique. Couramment utilisés à des fins d’exploitation et de gestion des milieux naturels, ils sont considérés comme partie intégrante des écosystèmes tropicaux, eu égard aux multiples conséquences induites sur l’environnement. Dans un contexte de suivi et de gestion des feux de brousse, plusieurs études antérieures supposent que le phénomène des feux est le facteur principal de façonnement des paysages. Essayer de vérifier cette hypothèse en zone semi aride et de mettre en évidence les formations végétales les plus sensibles aux feux ne peut se faire que sur base d’informations quantitatives et qualitatives fiables sur la dynamique spatio-temporelle des épisodes de feu.
Deux approches seront donc utilisées à travers la présente étude afin de mieux appréhender la question : l’approche des SIG (Système d’Information Géographique) par télédétection spatiale pour l’analyse de la distribution spatio-temporelle des épisodes de feu en terme de fréquence et l’approche des Processus Ponctuels par la méthode K de Ripley pour l’étude de la structure des principales formations végétales concernées. L’élaboration d’une carte de l’historique des feux sur base des empreintes de feux à partir d’images à moyenne résolution spatiale (250 m) et haute résolution temporelle des capteurs TERRA et AQUA de MODIS (Moderate Resolution Imaging Spectroradiometer) sur une période de 6 ans (de 2000 à 2006), permettra d’identifier les végétations pyrophiles et d’évaluer l’impact des feux sur la structure spatiale en comparant les formations végétales régulièrement parcourues par les feux et celles qui sont peu ou pas du tout brûlées dans le même intervalle de temps. Afin de réduire l’impact de l’homme, l’étude sera menée dans une aire naturelle protégée, le Parc W du Niger, à cheval entre les zones climatiques sahéliennes et soudaniennes.