Les ressources naturelles subissent des pressions humaines de tous ordres qui entraînent la modification des écosystèmes et la perte de la biodiversité. Ces changements, conséquence de la pollution ou de la surexploitation des terres ont des répercussions non seulement sur le climat mais aussi sur l’occupation du sol. En République Démocratique du Congo (R.D.C.), troisième pays le plus vaste de l’Afrique, environ 60% de la population nationale vivent en milieu rural contre 40% en milieu urbain (FAO, 2001). La province du Bas-Congo, du fait de sa situation géographique à proximité des grandes villes telles que Kinshasa (capitale du R.D. Congo) et Matadi (où se trouve le grand port de la R.D. Congo) est l’un des pôles de concentration de la population congolaise avec une densité de plus en plus croissante. Cela a donc pour corollaire l’intensification de la pression sur les ressources naturelles et une surexploitation des sols due au déboisement systématique le long de grands axes routiers et à des mauvaises pratiques culturales (Bizangi, 2004).
Le paysage donne une illustration de la "confrontation entre la société et son milieu" (Burel et Baudry, 2003). Chaque système écologique est caractérisé par une interdépendance de trois éléments clés : sa configuration, sa composition et son fonctionnement. En analysant les structures du paysage et leur dynamique, des déductions utiles au sujet des processus (écologiques) fondamentaux peuvent être faites, et vice versa (Coulson et al., 1999 ; Bogaert et al., 2004).
Dans l’optique d’apporter notre contribution à la conservation de la biodiversité par la connaissance des milieux, nous allons calculer à l’aide des techniques de l’écologie du paysage, un certain nombre d’indices spatiaux qui correspondent à des indicateurs de l’état de la structure du paysage à un moment précis mais aussi entre deux dates. Nous tenterons de montrer comment l’analyse d’un paysage et de ses composantes peut contribuer à mettre en évidence la dynamique spatio-temporelle de l’occupation du sol dans une zone rurale. Ensuite nous pourrons évaluer l’impact de ces changements en terme de gestion durable ou non des sols dans le Bas-Congo (R.D. Congo).