La détermination des territoires phytogéographiques est impérative en systématique et en phytosociologie. D’abord au niveau systématique, la détermination des plantes est fondée aussi bien sur les caractères éminemment adaptables des racines, des tiges, des feuilles, des fleurs (MANGENOT, 1973) que sur son aire de distribution. Ensuite sur le plan floristique et autoécologique, on admet que « l’aire d’une espèce est un caractère de cette espèce au même titre que ses caractères morphologiques… » (OZANDA, 1982). Enfin au point de vue synécologique, les facteurs spatio-temporels comptent parmi les bases de l’individualisation des communautés végétales (HABIYAREMYE, 1997). La définition donnée à l’association végétale, à savoir « un groupement caractérisé essentiellement par une composition floristique déterminée et relativement constante dans les limites d’une aire donnée… » (ALLORGE in GUINOCHET, 1973), indique clairement l’ampleur de cette influence. Notre étude s’inscrit dans le cadre d’une contribution à la réalisation de la flore des Acanthaceae en RD Congo, au Rwanda et au Burundi. Elle se donne l’objectif de donner toutes les informations concernant la distribution spatiale des espèces. Un système d’information géographique a été utilisé pour réaliser les cartes de distribution spatiale de chaque espèce. La méthode multi variée de classification, appuyée par des indices de structure spatiale a été utilisée pour stratifier la zone d’étude, afin de permettre une comparaison visuelle avec les systèmes phytogéographiques définis par Robyns (1948), White (1979 &1986) et Ndjele (1988). Nous allons répertorier les espèces qui ne dépassent pas les limites des systèmes phytogéographiques de Robyns (1948), White (1979 &1986) et de Ndjele (1988) afin de déterminer les espèces uniques. L’analyse de la distribution spatiale va mettre en évidence les différents modèles de distribution (agrégée, aléatoire et uniforme). L’analyse de la distribution potentielle sera aussi abordée afin de faire un rapport entre les aires de distribution des Acanthaceae et les paramètres environnementaux. L’aspect conservation sera pris en compte en superposant les cartes de distribution spatiale de chaque espèce, les cartes de distribution potentielle, les cartes d’occupation du sol et les cartes des parcs protégés, afin d’identifier les espèces protégées et non protégées et l’influence de la pression anthropique via le calcul de la distance entre les mailles et les routes.