Ce projet de doctorat s’inscrit dans la problématique actuelle de la fragmentation des habitats naturels et semi-naturels, clairement identifiée comme étant une menace majeure pour la biodiversité. Les conséquences de la fragmentation des habitats consistent, selon les modèles de biogéographie insulaire et de dynamique des métapopulations, - en une réduction de la taille des populations locales, et dès lors une augmentation du risque d’extinction pour les populations restantes;
- en une augmentation de l’isolement entre taches d’habitat, et par conséquent une diminution des taux de colonisation entre patchs.On comprend dès lors toute l’importance des traits de vie spécifiques liés à la dispersion et à la persistance, traits qui pourront favoriser la survie des espèces ou des communautés touchées par ce phénomène, et tout l’intérêt d’étudier les effets de la fragmentation et de la configuration spatiale actuelle des habitats sur les communautés végétales (et sur les espèces). Sur base des résultats obtenus, des actions concrètes de restauration et de conservation de ces habitats menacés pourront être proposées (élargissement de taches d’habitats encore en bon état, recréation de nouvelles taches d’habitat à proximité d’anciennes, permettant de réduire l’isolement). Les pelouses calcaires constituent un  « modèle » idéal pour l’étude de la fragmentation des habitats, de par leur délimitation aisée par rapport aux autres types d’habitats, leur fragmentation importante, la grande richesse spécifique qu’elles abritent (elles constituent l’un des habitats les plus riches parmi les communautés végétales d’Europe occidentale et centrale, avec parfois jusqu’à 40 espèces différentes au m²), et pour leur valeur conservatoire élevée (nombreuses espèces animales et végétales rares et spécialisées).Le projet se propose donc d’apporter une contribution originale à l’étude du fonctionnement des populations végétales des pelouses calcaires dans le contexte de la fragmentation des paysages, et se structure de la manière suivante: -- Etude phytosociologique des pelouses calcaires en Calestienne - Impacts de la configuration spatiale de l’habitat et de la variation environnementale sur la diversité végétale - Impacts de la configuration spatiale de l’habitat sur les patrons de distribution des espèces, en relation aux traits de vie liés à la persistance ou à la dispersion - Etude de la banque de graines du sol en tant que réservoir potentiel de diversité végétale, dans une optique de restauration des pelouses calcaires